Ile de Pâques
L’excitation est à son comble dans l’avion, à l’approche de l’île de Pâques. Il est vrai que cette île fait rêver et les passagers qui m’entourent ont hâte de la découvrir.
Mais la surprise est de taille à notre sortie d’avion car ce sont des trombes d’eau qui nous accueillent et comme il y a plusieurs dizaines de mètres à parcourir jusqu’au terminal, on se retrouve tous trempés jusqu’aux os, car nous sommes tous en tenue estivale !
Et comme la pluie ne s’arrête pas, il faudra attendre un long moment avant que les bagages puissent être acheminés sur les tapis roulants. Mais l’accueil est néanmoins chaleureux et nous recevons le traditionnel collier de fleurs que mon transfert me passe autour du cou.
Mon hôtel est charmant, mais avec le décalage horaire, il est vraiment très tard, et sous la pluie, ce n’est pas l’idéal pour prendre connaissance des lieux.
Mais la pluie, dans la nuit, a continué de plus belle et à 7h, le coq a beau chanter à tue-tête, le soleil n’est toujours pas au rendez-vous.
Les prévisions, à l’accueil de l’hôtel, ne sont pas bonnes : l’ile subit une fin d’ouragan sur Tahiti et cela devrait durer…une semaine ! reçu 5 sur 5, il faudra s’adapter.
Bon, les prévisions étaient pessimistes car le beau temps est revenu dans l’après-midi.
Le matin, j’avais décidé de louer une voiture qui me fut livrée à l’hôtel à midi. Sur le conseil de clients allemands de l’hôtel, je vais déjeûner dans un restaurant breton sur le port : La Taverne du Pêcheur.
Le patron ressemble à Obélix et il est bien français mais plutôt normand. On bavarde un peu, entre moitié bretons moitié normands et j’apprends qu’il s’est installé ici depuis 30 ans ! Il me dit qu’il attend la femme du maire de l’île, française, elle aussi. Une amie de presque 30 ans également. Avant de quitter le restaurant, je bavarderai avec elle, en attendant que ses amies arrivent.
Et c’est parti pour 5 heures de découverte.
On a beau avoir lu plein de livres, vu des reportages sur l’île de Pâques, la première rencontre avec les Moai, statures immenses en basalte, est un grand moment d’émotion.
Je ferai un grand nombre de sites à la suite car les distances sont courtes. Les sites sont très différents : entre les palmiers, sur des plages paradisiaques, dans des champs, près de la côte Ouest ou le long de la côte Est, côte où la mer offre un endroit de rêve pour les surfeurs : les vagues y sont extraordinaires !
Je reviens à mon hôtel, éblouie par ce que j’ai eu la chance d’admirer.
Le soir, j’irai à un spectacle de danse, danses guerrières, danses rituelles, très dynamiques, colorées, aux sons de percussions mais aussi d’instruments à cordes.
Le lendemain j’ai prévu de partir tôt jusqu’au volcan Rano Kau , où un village : Orongo, avait été construit pour des cérémonies rituelles annuelles (légende de l’homme-oiseau qui généra une tradition où des participants concouraient pour être l’élu de l’année – ils nageaient jusqu’à une île , en bas du volcan, attendaient l’arrivée d’une certaine espèce d’oiseau(sterne) et le participant qui trouvait le premier oeuf pondu et le ramenait, était ce fameux élu !
Je grimpe donc sur le sentier de randonnée pendant une heure trente environ et à quelques mètres du volcan, je perçois les nombreux véhicules qui stationnent, puisqu’on peut y accéder en voiture (parc Naturel). Quand je surgis sur le parking, bien épuisée, je tombe nez à nez avec une famille chilienne avec qui j’avais sympathisé à l’aéroport (jeune couple avec 3 enfants dont le petit 18 mois courait partout en répétant « Isla de Pascua » avec délectation !
Elle insiste pour que je les accompagne en voiture jusqu’au Centre d’information qui nous donne tous les détails sur le village d’Orongo, dont nous allons découvrir les vestiges, dans un décor magnifique autour du volcan. Orongo a conservé quelques -unes de ses maisons, toutes orientées vers deux ilôts, dont le plus grand » Moto Nui » était le but de la compétition annuelle qui justifiait la construction de ce village.
Chaque année donc, en rapport avec la légende de l’homme-oiseau qui sautait depuis la faille du volcan sur la mer, pour atteindre l’îlot Moto Nui, avait lieu la rituelle compétition des chefs des différentes tribus qui consistait à atteindre à la nage l’îlot, y rester jusqu’à la ponte des sternes qui venaient ici se reproduire et le concurrent qui trouvait le premier un œuf était sacré « homme-Oiseau », titre le plus convoité, pour une année.,
La balade est superbe, on peut admirer aussi des pétroglyphes (sculptures sur pierres) et je repartirai avec la famille chilienne, sur leur insistance, pour retrouver mon véhicule, au départ de randonnée.
J’avoue que j’aurais eu du mal à faire, à pied, le retour !
De retour à mon hôtel, je n’ai pas le courage de ressortir pour chercher un restaurant, alors je demande à l’accueil s’il est possible de déjeûner (c’est toujours possible sur demande). Pas de problème d’autant plus qu’une anglaise a la même requête. Nous déjeûnerons donc ensemble et ce sera très convivial. Je la reverrai à l’aéroport pour le vol de Papeete et la croiserai peut-être à nouveau à Auckland où elle se rend à un mariage !
Dans l’après-midi, je tente en vain de travailler sur ma tablette, mais la Wi Fi est d’une lenteur désespérante, je renonce et repars à pied dans le village.
J’ai gardé pour demain matin d’autres Moais à voir, très proches (5mn en voiture) ; La promenade est belle et je prends mes dernières photos de ces statues si énigmatiques.
A midi, je dois rendre mon véhicule. Je retourne à la Taverne du Pêcheur, cette fois-ci « Obélix » n’est pas là, c’est sa femme, pascuane, qui m’accueille. Comme il est un peu tôt pour déjeûner, nous aurons le temps de philosopher, de parler de son île qu’elle considère comme le plus bel endroit du monde.
Ce soir, je pars pour d’autres îles : Tahiti, Moorea, Hiva Oa (archipel des Marquises)…