Valparaiso
Il faut à peine une heure et demie de bus pour rejoindre cette ville depuis Santiago, route au relief accidenté pour atteindre la côte.
Valparaiso, c’est une ville à part : des milliers de petites maisons colorées agglutinées sur les pentes de la montagne qui entoure la baie.
Les dénivelés sont très importants, aussi est-il très rare de trouver une place – plateforme d’où l’on peut avoir une vue panoramique de la ville. Il y en avait une juste au-dessous de mon hôtel lequel se trouvait à flanc de colline et c’était un rendez-vous incontournable des cars de touristes, forcément !
Un peu avant midi, je suis descendue à pied jusqu’au port, ce qui m’a permis d’avoir une vision de proximité de cette ville. Presque toutes les maisons sur le bord de route n’ont plus un seul mur qui ne soit taggé, ou décoré, parfois de façon très esthétique qui masque la laideur de la structure.
Avant d’arriver au port, je flâne dans le petit marché sur une place et aux alentours : vendeurs de fruits et légumes mais aussi de choses hétéroclites, posées à même le sol, sur des bâches.
Au port la passerelle qui enjambe la voie ferrée permet d’avoir une vue d’ensemble de la ville, de cette multitude de constructions fragiles qui perdurent malgré tout !
Dans le centre-ville, où je me dirige vers le 1er » ascensore » (petit funiculaire dont il y a un nombre impressionnant dans toute la ville, tant elle est pentue) règne une agitation particulière : une foule de gens, armés de leurs appareils photos et caméras, attendent je ne sais quoi. C’est une semaine de festival artistique et ce qu’attendent ces gens, ce sont les animations de rue, et plus précisément des danseurs qui envahissent bientôt la rue où je me trouve, bloquant ainsi toute la circulation derrière eux. Danses improvisées, acrobatiques parfois, les danseurs ondulent sautent et bientôt entraînent avec eux les passants, au son d’une musique très rythmée sud-américaine. C’est très joyeux, et comme d’autres spectateurs, je suis bientôt entraînée à improviser sur les rythmes. Un bien agréable moment, mais il faut rendre la rue aux véhicules et je me dirige vers mon « ascensore » dont la pente est vraiment très impressionnante !
Je me retrouve alors dans le très joli quartier « Concepcion », aux ruelles étroites mais aux belles constructions, rien à voir avec celles des quartiers que j’ai traversés. Je déjeune dans un bon restaurant qui domine, de sa terrasse, la ville et je parcours ce quartier avec plaisir, avant d’atteindre le prochain « ascensore » que j’ai repéré sur mon plan, lequel cette fois-ci me fera redescendre sur le port.
Je rencontre une jeune japonaise qui ne parvient pas à se retrouver sur son plan et je lui propose de m’accompagner. Il est vrai que l’on se perd facilement dans Valparaiso ! Elle me raconte qu’elle est en croisière et que son bateau va repartir dans deux ou trois heures. Croisière de 3 mois.
Je suis surprise qu’elle ait autant de vacances, mais en fait elle a démissionné de son emploi et se retrouve au chômage ! Je n’ai pu m’empêcher de lui dire qu’en France, les personnes au chômage ne partaient pas en croisière !!!!On parvient enfin au fameux « ascensore » . Celui-ci est très long et permet de voir l’extérieur (souvent on ne voit rien, que des murs. La voilà rassurée, elle est sur le port ! elle me dit qu’elle ne m’oubliera jamais… C’est gentil.
Je repars vers les quartiers plus populaires, avec en tête les recommandations de prudence. Je retourne à la petite place de ce matin d’où partent presque tous les bus et les « colectivos ». On me conseille d’ailleurs de prendre ces derniers, moins chers et plus rapides. Le colectivo, c’est un taxi qui peut prendre 4 personnes, il a un trajet régulier, comme un bus, il s’arrête à la demande et il coûte trois fois rien. Il me coûtera moins de 50 centimes d’Euro pour atteindre la Maison de Pablo Neruda dont j’avais programmé la visite. Mais comme il est rentable pour eux de multiplier les courses, ils vont vite, très vite, une espèce de rodeo, dans les virages, parfois en épingle, çà décoiffe !
J’atteins donc très vite la superbe maison-musée de Pablo Neruda qui contient mille objets rares sur 4 étages. De grandes baies vitrées qui permettaient au poète de suivre les bateaux car il était passionné de marine et son dernier étage est construit comme une cabine de bateau…
Il ne me reste plus qu’à redescendre en colectivo jusqu’à la place qui me permettra d’en reprendre un pour rejoindre mon hôtel, plus à l’Est.
Je suis ravie de ma journée mais retrouve à mon hôtel les problèmes d’eau qui avaient été évoqués à mon arrivée. Il semblerait que la ville soit souvent confrontée à ce problème (canalisations défectueuses..)
Tant pis, je prendrai une douche demain matin (oui ! l’eau était enfin revenue !!) Pour l’heure, je me laverai les dents à l’eau minérale…
Et demain mon « transfert », qui m’avait beaucoup raconté sa ville le matin, continuera sur le même registre en me ramenant à la gare routière.
A Santiago, j’enchaînerai sur l’aéroport pour m’envoler assez tard sur l’île de Pâques.