Pour arriver sur Ushuaia qui se trouve au Sud de la Terre de Feu, on survolera des étendues sans végétation, parsemées de petits lacs bleus, on suivra une côte bordée d’une mer d’un bleu extraordinaire avant de s’enfoncer dans le paysage de montagnes aux neiges éternelles.
Au bout d’une vallée verdoyante, on parvient à la baie d’Ushuaia.
On atterrit face à la ville, en survolant la baie à basse altitude. Jusqu’à la dernière minute on a l’impression que l’on va amerrir !!!
Après avoir récupéré ma valise, je cherche vainement le panneau portant mon nom…mais aucun ne me concerne. J’avise un comptoir et me renseigne. L’homme et la femme se concertent, mais aucun ne peut me répondre, j’insiste en répétant mon nom mais devant leur mutisme, je m’éloigne en disant que je vais aller prendre un taxi. Et parmi les pancartes qui se trouvent sur leur comptoir, ils retrouvent enfin celle qui porte mon nom qu’ils n’avaient pas retenu phonétiquement !
Tout va bien, 20 mn après, j’arrive à mon hôtel, situé à l’extérieur de la ville. Il surplombe la baie, la vue est magnifique.
Un peu loin du Centre mais les taxis ne manquent pas. Je ferai une fois le trajet à pied, en remontant, c’était quand même dur car il y a une succession de dénivelés, dont certains bien abrupts !
La première excursion, une journée dans le Parc National qui se trouve à l’Ouest de la province, immense étendue de près de 70 000 hectares de lacs, de montagnes et de forêts de lengas (variété de hêtre, je crois).
3heures de trekking où alternent des parcours « soft » quand on longe un lac, mais aussi des ascensions moins soft, surtout dans la dernière partie. Les paysages sont reposants, c’est l’été, il y a donc des fleurs, inconnues pour certaines mais il y a même des paquerettes dont le joli nom argentin est « coquinettas »
A propos de fleurs, j’ai été très étonnée de voir en ville, dans les jardins, une profusion de lupins, magnifiques, de toutes les couleurs. Et pourtant, il fait froid, même en été !
Notre guide, très sympathique, nous raconte avec humour, la forêt, ses premiers occupants que l’on situe à près de 10 000 années, les Yamanas qui ont survécu dans cette terre hostile jusqu’à l’arrivée des colons fin du 19ème siècle. En 1910, il en restait moins d’une centaine…
Notre guide nous parle aussi du Chili avec qui ils partagent la Terre de Feu, le long de la Cordillère des Andes jusqu’à Ushuaia. Le Chili avait obtenu ce partage à la suite du dernier conflit entre les deux pays.
Une super balade, malgré quelques gouttes de pluie, voire de grêle…Il pleut chaque jour à Ushuaia.
Après le trekking, l’heure du picnic est arrivé, mais bonne surprise, ce n’est pas un picinic, c’est un vrai repas confectionné sur place, sous un barnum. Repas délicieux, chaud, accompagné de vin. Le vin fait partie de la culture argentine. Bonne ambiance donc, avant d’affronter la deuxième partie de la journée : le canoé. Notre groupe de 15 est réparti sur 3 embarcations. Notre guide, toujours avec beaucoup d’humour, nous rappelle le maniement de la rame.
Je suis placée à l’avant, c’est parti pour 1h30 d’efforts. Le décor est magnifique et l’effort joyeux.
Ce fut vraiment une super journée.
Le lendemain, la sortie est plus passive puisque c’est en catamaran (non pas à voile, mais qui ressemble à un bateau traditionnel) que nous remontons le canal de Beagle.
C’est une navigation un peu remuante et son principal intérêt, ce sont les innombrables ilôts rocheux, refuges d’oiseaux et d’animaux marins. C’est toujours fascinant de les observer car le bateau ralentit et se rapproche pour une meilleure observation.
Je rencontre des français sur ce bateau, des nantais. Ils sont très sympathiques et les voyages, c’est cela aussi , communiquer avec des gens de tous pays. Hier, pendant la balade en canoé, c’était un couple de jeunes italiens, fort intéressants : Elle, vit à Santiago du Chili dans le cadre d’études artistiques et lui vit à Venise où il attend patiemment qu’elle revienne !
Demain, je quitte Ushuaia, mythique Ushuaia, dont je garderai un souvenir ébloui.