Puerto madryn

à l'assaut des vagues

Oublions la laideur des faubourgs de Buenos Aires traversés avant de prendre la route du Sud.

Bientôt la pampa avec à perte de vue des milliers de bovins, comme figés dans le décor. Seuls les nombreux oiseaux et échassiers qui vivent dans les marécages qui bordent la route apportent un peu de vie. Très peu d’habitations, on peut rouler pendant des km  sans apercevoir âme qui vive.

La Patagonie à parcourir jusqu’à Puerto Madryn.

Après la pampa, c’est une partie plus riante, plus verdoyante, aux collines arrondies, embellies encore par le soleil couchant. Rien à dire sur la partie nocturne, bien sûr. La suite du paysage au petit matin sera la steppe, sans aucune sorte de vie apparente, ce sera ainsi jusqu’à Puerto Madryn.

Le trajet est long certes, mais on fait connaissance quand même avec les passagers, avec qui on peut communiquer lors des rares arrêts sur le trajet. Notamment deux suissesses que je croiserai à nouveau en flânant dans Puerto Madryn. Les arrêts servent aussi à acheter de quoi grignoter car la nourriture proposée pendant le trajet est insipide ! Je regrette les très bons repas à Buenos Aires, restaurants recommandés par le Cartogramme, précieux, de la ville.

L’hôtel Bahia Nueva est idéalement placé, face à la mer, près du ponton qui s’avance très loin au-dessus des flots.

Ponton sur la mer à Puerto Madryn

Ponton sur la mer à Puerto Madryn

 

Je savoure le petit déjeûner dès mon arrivée, la salle au premier étage est face à un panorama superbe.

Puerto Madryn est une station balnéaire qui accueille un très grand nombre de vacanciers, surtout argentins – ce sont les vacances d’été pendant 3 mois !

L’attrait  de cette ville est surtout la proximité de la péninsule de Valdès, célèbre pour ses réserves naturelles de la faune aquatique, mammifères marins, oiseaux, pingouins..

Sur le trajet qui nous mène à cette péninsule(une heure environ), il y aura aussi quelques belles apparitions d’autres animaux, sauvages, tels que les guanacos, camélidés apparentés au lama, mais qui ressemblent à des biches, plutôt qu’à des lamas. Nous en verrons beaucoup, en groupes et nous verrons également des autruches (ou plutôt des spécimens proches de l’autruche)

guanaco guanaco majestueux guanaco-2 genre d'Autruche

Pour aller jusquà la la « Punta Norte », but de notre excursion, la route est assez dure car ce ne sont pas des routes goudronnées et le véhicule, qui roule assez vite, projette en permanence des graviers qui percutent le véhicule, produisant un bruit similaire à des grêlons de bonne taille. Cela est assourdissant…tout se mérite !

Une halte au Centre d’interprétation nous permet de visualiser l’évolution de ce site à travers les siècles, voire les millénaires :Un superbe squelette de baleine australe mâle est ainsi exposé à nos yeux : admirable !

Squelette de baleine mâle australe

Squelette de baleine mâle australe

 

Nous arrivons enfin sur le site que l’on surplombe le long de la côte :  sur des centaines de mètres, des colonies de lions de mer, de petits pingouins occupent la plage. C’est surprenant et les rugissements des lions de mer sont impressionnants !

Le spectacle fascine mais il fait un vent terrible et nous apprenons que notre sortie en bateau sur une autre plage (Puerto Pyramides) est compromise.

Halte déjeuner ; une famille argentine du groupe (la abuela – gd mère-, la madre y las 2 chicas m’invitent à déjeuner à leur table, c’est très sympa, j’apprécie beaucoup leur compagnie et comme elles me demandent où je vais, après Puerto Madryn, ma réponse entraîne forcément une foule de questions…

On reprend le bus jusqu’à Puerto Pyramides, même si l’on ne fera pas la sortie en mer. La plage est magnifique et le bord de mer suit une immense falaise, érodée par les millénaires.

 

 

Je marche pendant une heure avec grand plaisir, admirant les blocs de falaises qui parsèment la grève et montrent tous les témoins (coquillages) des ères révolues.

 

Pendant le retour, nous avons eu droit à une initiation au maté, boisson énergisante, incontournable de la vie des argentins. Boisson chaude, infusion d’herbes riches en vitamine C, entre autres, les argentins boivent çà à longueur de journée. A mon hôtel, lorsque j’étais au bar pour prendre un thé, j’ai vu deux dames venir remplir d’eau chaude  leur thermos pour leur ration quotidienne de maté. Le goût n’est pas terrible, cela m’évoquait le persil !!! L’une d’elles est restée longtemps avec moi pour me vanter les vertus de ce maté mais aussi pour me parler de l’histoire de l’Argentine. J’ai beaucoup apprécié.

Revenons à l’excursion…qui se termine. Nous avons vu beaucoup de choses mais il manquait les « vedettes » : baleines et orques qui ne sont pas présents à cette époque, On ne peut pas tout avoir !

 

Le lendemain, la sortie Kayak de mer répondra à toutes mes attentes. A cause du vent, elle a été retardée à 10H ce qui me convient parfaitement.

Le 4×4 et sa remorque de kayaks nous emmènent, avec 3 autres touristes argentines : une maman et ses deux filles adolescentes. En route pour la Punta Loma. Après un parcours chaotique dans les dunes, nous arrivons sur la berge. 3 kayaks doubles, je serai avec le « chef ». L’équipement est de rigueur : jupettes étanches que l’on enfile et que l’on fixe sur le kayak, pour empêcher l’eau de pénétrer dans l’embarcation. Quelques infos sur le maniement des rames et nous voilà prêtes à affronter les vagues.

Départ en kayak

Départ en kayak

l’assaut des vagues

 

 

Balade superbe, les vagues sont porteuses, la navigation est facile, il fait un temps magnifique. C’est parti pour une heure et demie de bonheur;

 

Nous approchons bientôt de la 1ère colonie, c’est fantastique car les animaux ne sont pas amorphes comme ceux de la veille. Il y a toujours quelques animaux dans l’eau, autour de nous mais impossible de les prendre en photo : ils plongent et restent à peine hors de l’eau. C’est un jeu, on ne sait jamais où ils vont réapparaître !

 

 

 

 

les oiseaux- cormorans et autres

Les colonies d’oiseaux, cormorans… font un vacarme assourdissant qui couvre presque les rugissements des lions de mer.

Nous dépassons cette colonie pour atteindre la suivante. On ne se lasse pas du spectacle. On pourrait rester des heures, mais il faut rentrer. Nous sommes ravies, cela restera un merveilleux souvenir.

 

 

 

 

 

 

De retour à Puerto madryn, je retrouve la plage envahie par les vacanciers, on se croirait sur la Côte d’azur. J’y ferai une dernière balade après un repas de fruits de mer (en Argentine on déjeune très tard). Et les fruits de mer, j’en ai profité largement. Ce pays en regorge et en exporte 90% de sa production !

 

Je flâne  une dernière fois dans la ville, m’attarde devant un spectacle de guignol, avec des dizaines d’enfants qui éclatent de rire comme tous les enfants du monde….

Demain, je pars pour Ushuaia, au bout de la terre australe.